Je suis un poissard. Drame intersidéral. La nébuleuse striée et émeraude s'est désagrégée. Charles Bronson qui rythme ma vie depuis jeudi est mort. Décédé le Lithuanien le plus souriant du monde. Je ne pense qu'à lui, qu'à ses petits yeux, qu'à ses ridules profondes comme le grand Canyon, qu'à sa gueule d'Indien, de Navajo, de Cheyenne, lui, l'homme de la Baltique. D'un pays qui emprisonne une voix rouge et noir comme monnaie d'échange pour un certificat de pays conforme à entrer dans l'Union. Charles Bronson, c'était un solitaire, même quand il s'encanaillait de six mercenaires, sans kimono. Ou d'une équipe de salopards. 7 et 12, Jean-Claude Van Damme aurait des choses à dire. Charles Bronson est mort, et je n'imaginais pas qu'il pouvait avoir 82 ans. Avec sa trogne d'éternellement vieux. Il est mort. L'harmonica est mort. Un pistolet !

J'éteins Nova et son abruti d'animateur, avec ces galimatias écologistes. Les écologistes sont des linnéens qui s'ignorent. J'habite le bassin parisien, ce qui sous-entend qu'il y avait à un moment donné une mer, puis, à un autre moment, il y a eu une ère glaciaire, et il y a pas si longtemps, la Gaule était chevelue, une seule et même forêt. Les espèces qui nous connaissons viennent d'une longue sélection, par l'environnement (gradualisme), par un choix humain (roguing). Le monde que j'entends dans leurs bouches est un monde figé, comme à la création ? Déterminisme et finalisme… Il me gave dès le matin de leur homo-centrisme. L'homme, l'homme, petit pongidé… Encore des linnéens, l'hominidé opposé au pongidé. Nous sommes cousins primates, bordel !
Que la terre s'ébranle, se pollue, se métamorphose, elle n'a cessé de le faire depuis des millénaires. Que l'homme frétille, qu'il déboise, qu'il salie, qu'il pue tout autour de lui, celle qui gagne à la fin, c'est la nature. Qui change. C'est une catastrophe (météorite) qui a permis la consécration planétaire du mammifère. Si demain, le pongidé bimane amène par son activité la consécration planétaire du cafard ou de la mouche, ainsi soit-il !
Mais faites taire ces cons de Linnéens bibliques !

En parlant de cons, il risque d'y en avoir plein sous les préaux ce matin. A mégoter sur leur emploi du temps, à exiger leur vendredi après-midi, leur lundi matin, à soupirer devant une classe technologique, à se gausser de ce grand dadais de Ferry matraqué par les Guignols, on rigole bien entre petits protégés du système, mais on est tout de même un peu embêté par cette histoire de retrait de salaire. Le syndicat s'en occupera. La France a plus de deux vitesses. A quand sont les prochaines vacances ? Et où s'inscrit-on pour les stages ? Certains bons profs ne disent mot, et attendent, dans un coin silencieux de la salle. Le proviseur fait son discours, minimise les baisses d'effectifs, se targue de l'arrivée d'un nouveau chef cuistot, plaisante en faisant l'appel des nouveaux collègues. Cancrelats ! La domination a déjà commencé.

Sortir un gun juste pour le fun… Si Nanterre devenait une jurisprudence.