Alain,
celui qui voulait toucher, et qui ne pouvait toucher. Celui qui savait
que tout était fini pour lui, que les jeux étaient faits.
Sur la K7 de la collection des " films de ma vie ", il est écrit, " Ecrit juste avant le propre suicide de Drieu la Rochelle ". Ecrit quinze ans avant, mais oui " juste avant ". Alain Leroy, c'est Drieu, c'est Rigaut, c'est moi aussi. Médiocrité, constat. Humiliation. Constat. Dégoût. Constat. Seul, au milieu d'un trafic autoroutier. Seul, au milieu d'un ban de mômes courant. Pathétique, devant le regard de Solange. Pathétique, devant celui qui a réussi, qui sait faire l'amour. Celui qui peut toucher les femmes. Les femmes lui font peur. Les femmes me font peur. Femmes, de plus en plus constantes, de plus en plus présentes, mais virtuelles. Message : Bénédicte K., Jessica F., Jessica N., Aurore, Caroline, Cécile Casale (homonyme de l'amie de Willy, non ? ; amie de Caroline G., que devient-elle ?), ce vendredi 2 mai. C'est un peu avec Bénédicte K. que je passe la fin de l'après-midi. Elle qui avait disparue depuis des mois, depuis notre unique rencontre même, elle que j'avais contactée pour des photos de Soral, qui avait été baby-sitteuse chez Valérie ; que le monde est petit, que sa beauté est grande, son sourire, ses grands sourires, ses seins lourds, ses sandalettes exquises, elle me plaisait cette belle des Champs. Partie ailleurs, en Palestine, au Liban, elle retourne au Proche-Orient, ma beauté dorique. Dora, belle américaine de Drieu. Bénédicte, belle Dora à moi. Force vive, sourire épais, beauté champêtre, tant d'énergie. Je sens déjà que je me resserre. Que je suis lâche, que je me tue.
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