" Nous vous aimons bien ", Solange à Alain. Sotte et re-sotte, elle avouera aimer " les forces de la nature ", salope. " Vous avez du cœur, Alain ", oui, conasse de Solange, il se heurtera à l'objet, pour respecter l'œuvre de Drieu. Ce soir, je revois, je revis le feu follet par Louis Malle. Très peu infidèle, presque pas, dans l'esprit. " La vie n'allait pas assez vite en moi, je l'accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve " dans le livre de Drieu. Cette phrase arrive lors d'une discussion dans le film de Malle, mais tout cela est logique.
" Je me tue parce que vous ne m'avez pas aimé, parce que je ne vous ai pas aimés. Je me tue parce que nos rapports furent lâches, pour resserrer nos rapports. Je laisserai sur vous une tache indélébile ". Tel finit Malle.

Alain, celui qui voulait toucher, et qui ne pouvait toucher. Celui qui savait que tout était fini pour lui, que les jeux étaient faits.
Admirablement incarné par Maurice Ronet. Icône très appréciée par la revue Cancer, par son charisme désabusé, son mutisme d'espoir et son incarnation du héros rochellien. Cancer, Hermaphrodite et Les Episodes, dont je viens de recevoir le dernier numéro, par la gentillesse de Jean-Luc Bitton, sont les trois revues que j'ai défendues lors de l'entretien avec Olivier Stupp et son article sur les revues littéraires.

Sur la K7 de la collection des " films de ma vie ", il est écrit, " Ecrit juste avant le propre suicide de Drieu la Rochelle ". Ecrit quinze ans avant, mais oui " juste avant ". Alain Leroy, c'est Drieu, c'est Rigaut, c'est moi aussi.

Médiocrité, constat. Humiliation. Constat. Dégoût. Constat. Seul, au milieu d'un trafic autoroutier. Seul, au milieu d'un ban de mômes courant. Pathétique, devant le regard de Solange. Pathétique, devant celui qui a réussi, qui sait faire l'amour. Celui qui peut toucher les femmes. Les femmes lui font peur. Les femmes me font peur.

Femmes, de plus en plus constantes, de plus en plus présentes, mais virtuelles.

Message : Bénédicte K., Jessica F., Jessica N., Aurore, Caroline, Cécile Casale (homonyme de l'amie de Willy, non ? ; amie de Caroline G., que devient-elle ?), ce vendredi 2 mai.

C'est un peu avec Bénédicte K. que je passe la fin de l'après-midi. Elle qui avait disparue depuis des mois, depuis notre unique rencontre même, elle que j'avais contactée pour des photos de Soral, qui avait été baby-sitteuse chez Valérie ; que le monde est petit, que sa beauté est grande, son sourire, ses grands sourires, ses seins lourds, ses sandalettes exquises, elle me plaisait cette belle des Champs. Partie ailleurs, en Palestine, au Liban, elle retourne au Proche-Orient, ma beauté dorique. Dora, belle américaine de Drieu. Bénédicte, belle Dora à moi. Force vive, sourire épais, beauté champêtre, tant d'énergie. Je sens déjà que je me resserre. Que je suis lâche, que je me tue.