Thé vert, avec Sébastien San. Le Japon. " Ne vendons pas la peau… " dit-il, mais il devrait y partir deux ans pour étudier l'architecture. Tadao Ando. Le plus beau béton organique. Osmose forestière et fluide. Hier soir, avant d'aller manger Japonais, nous avions regardé Domicile conjugal. Les méandres d'Antoine Doinel. Avec la belle Kyoko. Tokyo's eyes. J'aimais les yeux de Caroline ; et non ceux abattus, disparus, déchus vus chez Cyril lundi. Se faire baiser ne donne pas forcément de la vie.
Sérénité avec Sébastien. Sébastien le serein, qui revient d'une nuit tendre avec Caroline, son amie, une comédienne. Casting. Répétition. Cours Florent. La mienne tourne des courts-métrages, réalise de courtes histoires d'Amour. Répétition. Erreurs de Casting.

Ces trois petits points sont récents. Est-ce pour que Caroline me retrouve ? Ou est-ce le vide qui les suit qui me guide en fait ?

Dans la rue, même libre de corps (mon bide n'est plus qu'un mauvais souvenir), je frémis, je m'enfouis, me précipite, m'abstrais lorsque je croise une cabine téléphonique. L'envie ogre de l'appeler. D'entendre sa voix heureuse de me parler, mais malheureuse de ne pouvoir me dire ce que j'aimerais qu'elle me dise. Comme quand elle m'écrivait, à me saouler, à m'agacer, revenant sans cesse sur mes écrits. Je ne suis pas encore un auteur, et encore moins un auteur mort. Bordel ! (qui est sortie aujourd'hui, au fait). Je n'arrive pas à lui en vouloir, elle aime baiser (ne l'a jamais caché, son amie Cécile m'avait prévenu), elle aime les beaux gosses, ce qui est bien compréhensible, elle aime fuir aussi. Je la comprends bien.
Cyril, lui, aussi nigaud qu'il puisse se montrer, n'aurait pas dû l'emmener chez lui aussi vivement, aussi sourire, on ne badine pas avec l'amitié. Même si on est un peu con sur les bords, et même jusqu'au centre. La sensibilité n'excuse pas tout. Lui, je n'ai pas envie d'entendre sa voix.
La cabine me serre la poitrine, mon torse suffoque. Heureusement, je n'ai pas ma carte. Et pis merde, elle a ce qu'elle voulait. Une bite qui la secoue, un type qui l'amuse. Un animal quoi. Un être sensible. Ne suis-je pas sensible ?

Je vois rapidement Fred, le temps de voler deux exemplaires dans le bureau de Juliette pour Olivier et Philippe, la team de Bordel sur le web. J'ai réfléchi sur ce journal, je publierai l'année 2003, avec une présentation de Régis, qui englobera les autres années (hein Redge ?) et je demanderais bien une préface ou postface à Philippe.
Et commencer à bosser pour le Bordel 2 : contacter des auteurs que j'apprécie : Régis Jauffret, Héléna Villovitch, Thomas Gunzig… j'ai déjà une petite liste d'une dizaine de noms…

Ma mère m'appelle. Elle s'éclate à lire la revue, et sa voix ne ment pas. Elle a apprécié la nouvelle d'Alexandre Julhiet, tout comme Régis dis donc. J'en informe la jolie Alexandra, bien désolé de l'avoir vue de loin si près mercredi soir... à la Palette. Je n'irai plus.

Cyril était tout fier de me dire que les copains avaient été impressionnés par la façon que Caro enchaînait les alcools, whisky, vodka et cetera…
Drôle, c'est elle qui me quitte. C'est elle qui boit, c'est lui qui boit. C'est moi qui réagis, rebondis, souris.
Triste peine que vous me faites. Même pas digne d'une tragédie, de son Shakespeare. Un pathétique de gamin. Je me marre en écrivant ces phrases, comme d'habitude, tout ça pour ça.
Je repense à tout ça en écoutant Radiohead, " Ok Computer ", sans ressentir la tristesse de samedi dernier. Nul sentiment. Plénitude. Il fait bon, sombre, mon halogène est à la masse.