2.
Dans "Seul contre tous", Gaspard Noé fait dire au "boucher",
son "héros", la phrase suivante : "C'est des types
comme Robespierre qui
3. Être révolutionnaire, c'est quoi ?
4. Qu'avez-vous pensé en apprenant que Beigbeder, qui prône une révolution esthétique et warholienne, s'occupait de la campagne du candidat du PCF aux élections présidentielles ?
5.
Pour reprendre le titre d'un ouvrage d'Hector Obalk (avec qui vous avez
écrit "Les mouvements des modes expliqués aux parents"
(1984 avec Alexandre Pasche aussi)), "Andy Warhol n'est pas un
grand artiste", quelle est votre position sur Warhol et l'art contemporain
en général ? Quand
on voit les uvres de Warhol en vrai, on constate avec gêne
quelles sont moins bonnes que leurs reproductions photos ; en
fait, tout ça ne tient que par la mythologie branchée
de la Factory... Si lartiste se définit par son savoir-faire,
alors Obalk a raison : chez Warhol luvre est inexistante. 6.
Que pensez-vous de la dérive "spectaculaire" d'Hector
Obalk, enragé Faire de la pédagogie grand public sur un sujet aussi difficile que lesthétique (la question la plus ardue de la philosophie), et se servir des médias pour ça nest pas critiquable en soi, cest même une démarche assez marxiste, comme les cours de philo aux ouvriers de Politzer... Le problème avec Obalk se situe ailleurs, sur le plan théorique... une certaine tendance à la « dialectique casuistique »... faire croire à lobjectivité de démonstrations qui ne sont, au mieux, que la démonstration dun « point de vue », certes intéressant et plutôt cohérent, mais, in fine, tout aussi subjectif que le goût qui lavait initiée. Goût par ailleurs plutôt courageux chez Oblak, quand il défend le réalisme contre lavant-garde... 7.
ça fait quoi d'avoir un point commun avec BHL, un ratage cinéphile, La
différence, de taille, cest que mon film « Confession
dun dragueur » était bon, et que son ratage ne fut
que commercial : retiré de laffiche après une semaine
au mois daoût et le lynchage dune certaine mafia qui
officie dans la critique de cinéma. Mais les critiques à
gages, si méchants, si malhonnêtes, si introduits soient-ils,
ne peuvent rien contre le temps qui finit toujours par rétablir
vérité et hiérarchie authentique ; je nai
donc aucun doute sur la réhabilitation prochaine de mon film,
alors que celle du nanar de BHL tiendrait de la métaphysique
! 8.
En lisant votre dernier pamphlet, "Jusqu'où va-t-on descendre
?", je Je
ne prends pas cette comparaison pour une insulte absolue, dans la mesure
où Desproges incarnait un certain moralisme ironique à
la française, avec derrière une vision du monde qui le
mettait quand même au-dessus de ses séducteurs sophistes
que sont les comiques ; avec le recul, on a plus envie de lapparenté
à Audiard quà Coluche. On peut même parier
que sil nétait pas mort, il aurait fini par se mettre
à dos cette intelligentsia de gauche quincarne si bien
le répugnant Bedos, son ex mentor... Cest tragique comme
en vieillissant les comiques professionnels ont tendance à se
prendre pour des penseurs et à cesser dêtre drôle
sans rien gagner en intelligence... 9.
Râleur né, sur le rap, la techno, le rock, mais qu'est-ce
qu'écoute Toutes les musiques qui contiennent de la qualité, sans aucun à-priori catégorique : Robert Wyatt, Miles Davis, Edith Piaf, Georges Brassens, Jimmy Hendrix, Iggy Pop, Djengo Renhardt, John Lee Hooker, Camaron, Richard Wagner, Lord Kaussity... et cest vrai, de moins en moins de rock, dont je perçois de plus en plus, en vieillissant, le côté ado poseur inauthentique, surtout comparé au blues... TSF, le programme Hector la nuit sur France musique : alors que je ne lis pratiquement pas de romans, jécoute plusieurs heures de musique chaque jour. Il me semble que pour celui qui vit dans les mots et les idées, cet au-delà, ce repos du concept que constitue la musique, mest infiniment plus nécessaire, en tant quabsolue poésie, que toute la stérile prose narcissique quon appelle littérature... 10.
Vous n'avez jamais de regrets en pensant que vous auriez pu être
une des vedettes de la télé spectacle ? Sens
de la formule, volonté pédagogique, amour du grand public...
cest vrai que je ne suis pas loin davoir le profil de lanimateur
! Dans une démocratie authentique ce ne serait dailleurs
pas une activité déshonorante, mais dans notre société
telle quelle est, malheureusement pour moi et mon porte-monnaie,
je ne suis, sans aucune modestie, ni assez con, ni assez menteur pour
avoir le job ! Bibliographie d'Alain Soral
La
vie d'un vaurien Sociologie
du dragueur |