Le mois d’octobre a filé, filé, loin de la toile. Pas eu beaucoup l’occasion de trouver une demi-heure pour me foutre sur ce journal.
Je reviens, comme le punk, d’ailleurs. C’est dingue ce revival " branché " et " paillettes ", un papier sur " Métal Urbain " dans " Technikart ", " Sid et Nancy " sur Matchtv ainsi qu’un reportage sur le mouvement dont un passage sur Lyndia Lunch qui parle de ses serviettes usagées. Ça revient, comme une chanson populaire, comme un brin de subversion propret. Soyons subversifs ! ça veut souvent dire : Soyons pubards ! Soyons écrivains ! Énervés, enragés, peu importe, Soyons rebelles ! Soyons metteurs en scène ! Soyons anti- !
Soyons des icônes du système surtout !
La vie est une pièce de théâtre, avec pièce dans le sens anglais, morceau, la vie est un morceau de théâtre, et le théâtre est un morceau de la vie. Dans quel sens tourne ce bordel ?
Je ne suis pas assez intelligent. C’est mon côté punk, certainement.

Elle revient. L’inconnue du bus est réapparue après une absence corrélative à la non-écriture de ce torchon du pathos, pas rigolo.
C’est tout guilleret que je l’aperçois en montant, elle dort. Comme une princesse dans un conte pour enfants ; elle a des cheveux brillants comme le soleil ou comme du miel et la peau blanche et rose comme il se doit chez les princesses.
Sa tête gigote toujours, elle est souple du cou. J’y passerais bien mes mains, ma paume et mes doigts pour caresser ma jolie oie. Blanche. Comme il se doit.
Je parle avec entrain à ma compagne du bus, mes yeux ne quittent ma poupée de joie. Nous arrivons à la gare et la radio diffuse " Je vais t’aimer " de Michel Sardou. J’adore. C’est un signe.
Je descends téméraire à acheter ma carte six zones et à l’accoster dans le RER. Bordel ! J’ai mal au ventre. Je suis fragile de l’estomac, je suis un bileux, frénétique comme une colique.
Je la rejoins dans le wagon en sifflotant " je vais t’aimer ", tu vas voir ça, ma petite. Mais malheureusement, mon ventre chante une autre chamade. C’est mon intestin qui me trahit !
Trahi par mon côlon. Ma colombine, tout près, elle téléphone. J’aime la voix de ma poupée de sons.
Je passerai le reste du trajet, près d’elle, en serrant les fesses, et en crispant les abdos. Je me dis qu’au pire ça me fera un peu de gym. J’ai tendance à prendre du gras, encore et encore.