Charles Pépin :

Je reçois son livre, bien emballé dans un papier plastique à bulles, celles que l'on éclate avec abrutissement total. L'un de mes grands plaisirs, solitaires, évidemment.
La quatrième de couverture est hilarante : la pose du beau Pépin est tordante. Je suis beau, classe, intelligent et je vais vendre des "livres". Bravo à Raphaël Sorin, encore. Après l'effet "Zeller", le label "Pépin". Et dis gros, moi aussi, j'ai une belle chevelure…

Carl de Canada :
Je déjeune chez "Prune" avec Carl ; ça y est, je suis dans la "hype". D'ailleurs je suis bientôt à découvert. C'est dire.
Il arrive en retard. Je frigorifie avec ma "Fisher" à l'extérieur. Il se met à flotter, je n'ai qu'une légère chemise. J'avais parié sur une belle journée.
Carl se pointe. Il est bien rigolo, un peu "fou", avec un sens du contact. Nous déjeunons donc, et je lui parle de la revue. Il est partant, plus qu'intéressé, motivé. Il me propose son idée de chroniques de soirées vues par un lambda, à sa sauce, il a carte blanche.
Je comprends que son qualificatif, "de Canada", vient du fait qu'il est Québécois. Simple, trop, je n'y avais même pas pensé.
Il me raconte des anecdotes, substitutions d'identité sur les listes, son expérience chez Ruquier (à la radio)… J'attends de lire ses trucs.

Fanny :
"Je pensais mon silence assez explicite : laisse moi tranquille.
Pas la peine de répondre d'aucune manière que ce soit."
Je lui ai envoyé 12 mails depuis le 12 avril. Je ne trouve pas ça abusif. Elle n'a pas compris mon texte du 12 avril dernier, petite conne. Je ne t'en veux pas.

Le "Charbon" :
Je dois y retrouver : Rodolphe, Sébastien et Cédric. Cédric, vieux pote de tous, que nous avons perdu de vue depuis son départ à l'armée, puis à Troyes, avec ses parents.
C'est le roi du calembour, le pire comme du meilleur, c'est une rafale implacable. Fabien, mon vieil ami brouillé, doit être de la partie. Pour Cédric, c'est la paix des Braves. On fait lien pour notre pote l'Ardennais.
Régis et Mathias, peut-être Flo, doivent se joindre à nous. Il y a un concert à côté. Les potes ne sont pas hyper partants. Plutôt envie de discuter, du bon vieux temps, du lycée Jules Ferry, des copines de l'époque, Sophie, Nathalie, Christine, des potes, Pascal, qui ne veut pas venir nous rejoindre, les punks, les grunges, les curistes, les hippies… Les grosses chouilles de nos années bahut.
On tise. Je tise. "Cuba libre", "Black Russian", "Charbon Punch", "Absinthe" (!!). Je bouffe, seul, encadré par mes amis, leurs yeux sur ma face. Horrible. Je me goinfre. Canard sauce au poivre, pommes de terre en frites. Bon.
Je paie la note ; je sais que les copains sont réglos. Mathias arrivent. Fabien aussi. Régis. Peut-être dans un ordre différent.
Sébastien accoste une Japonaise. Belles lèvres, beau regard. Elle ne comprend rien à mes idiomatiques japonaises ; j'abandonne, je laisse tomber les nipponeries.
Il est minuit passé. J'en ai marre d'être assis là. La serveuse est moche et conne. Nous n'avons pas eu la jolie, qui faisait aussi la gueule.
On change d'endroit. Pour où ? …
C'est bien la question. Seb bougonne, trois jolies filles seules, dont une repérée depuis le début, mataient notre table de mâles jeunes, beaux et rigolards. Il ne nous a rien dit, le pignouf !

Déambulations :
On stagne devant le "Charbon". "Timbaud", c'est fermé. "Cannibale", c'est un restau. "Le QG", c'est mort. On stagne encore. Le billard ?, c'est parti pour le billard. C'est mort, mais les uns jouent donc au billard, les autres aux fléchettes. Je perds contre un irrésistible Rodolphe.
2h, tout le monde dehors. Rebelote. On stagne devant le "Charbon", c'est encore bondé de people. Mais certains ne sont pas chauds. Je me souviens d'un bar poucra mais rock'n'roll dans la rue Jean-Pierre Timbaud, et d'un bar consacré à Gainsbourg, le "Marilou". C'est parti, la caravane est allongée, deux gus sont partis acheter des crêpes au Nutella.
Les deux bars sont fermés, la troupe se regroupe. Ça sent la reddition. Régis craque. Il se casse. Une perte. Fabien et Mathias mènent la retraite au "Charbon". C'est reparti.
On y entre. Je me fais chier. Pas de gonzesses. Je suis fatigué. Je me barre, avec Rodolphe, que je guide jusqu'à Bastille.
4h30, Cédric et Seb rentrent. Ils me réveillent à peine. Seb a accosté une Allemande. Fabien, une meuf, j'en sais pas plus. Et Cédric a discuté avec Mathias, interrompus par une fille voisine curieuse des positions sur le bonheur défendues par les deux lascars.