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Anecdotes
de Sébastien :
On se réveille tous les trois dans le pieu. Cédric est
coincé, tout serré, comme une momie dans son sarcophage,
les bras croisés sur le ventre. Il n'ose pas bouger. Je suis,
de mon côté, presque dans le vide. C'est Sébastien
qui a conquis le territoire. Centimètre après centimètre,
il a occupé l'ensemble de notre espace dortoir.
Dès que Cédric bougeait un peu, Seb s'imposait en installant
sa masse corporelle sur l'espace laissé libre un instant. Une
fois installée, c'est difficile de bouger un troll de muscles
!
Conséquence de ce mécanisme d'envahissement, j'ai une
jambe, une fesse dans le vide.
J'émerge un peu avant les gars. Cédric est donc au milieu,
confiné dans un espace de palestiniens, de quoi respirer, mais
pas plus. Il n'a même pas de couette. Seb a tout réquisitionné.
Je lui file la moitié de la mienne. C'est mon côté
Saint-Martin.
Vers 10h, je pense, les trois péquenauds sont d'attaque. Cédric
part en calembours sur les noms de famille des potes, sur tout en fait.
On se tord de rire et on en profite, Cédric et moi, pour reprendre
un peu position dans le lit.
Sébastien nous rappelle à nos souvenirs de lycée,
la teuf chez sa grand-mère, Marc qui avait dégueulé
dans la chambre de la brave dame, sur sa moquette quintuple épaisseur,
de son écroulement sur les étagères, un carnage
de trois niveaux, de Marc, toujours, endormi dans son vomi sur la cuvette
des gogues et de Sébastien, en crête à l'époque,
accroupi au-dessus de lui et chiant, les étrons passant devant
le visage éteint de ce con de Marc. Excellent.
Mais aussi de Hugues, autre grand galérien, avec François,
avec qui ils avaient traversé une cité chaude, en compagnie
aussi de Crâne d'uf, un punk furieux, et ce con de Hugues
était en béquilles, et clic, clic, clic, ils tentaient
en vain de passer discrètement.
Les souvenirs reviennent à la surface, tous en même temps.
Les grandes années "punk", enfin bons délires,
Sébastien, vrai punk de squat, clochard intermittent de la Place
Clichy, radical et soudard, Cédric, badcave, patte d'iguane au
cou, long manteau noir, cheveux longs, double barbichette, rangers traînantes,
moi, fin comme un fil, jean lacéré, cheveux longs, cuir
rouge réversible, s'il vous plaît, en velours rouge, t-shirt
des Doors et une éternelle paire de Doc au drapeau britannique.
C'était bon les années "tise" : punk, hardcore,
grunge, indus, néo-métal, rapcore, fusion, sans oublier
les fondamentaux, hardrock, speed, trash, death, badcave et gothique
et les pères fondateurs, Led Zep, Black Sabbath, Hendrix.
Sébastien nous raconte l'une de ses aventures amoureuses les
plus singulières. Seb, c'est un roi de l'accroche, le piranha
de la drague, il ne lâche rien. Donc, lors d'une soirée,
de l'époque où il portait une crête rose, ayant
sur lui une paire de menottes, il s'est attaché au poignet d'une
fille en lui disant qu'il n'avait pas les clés.
Deux choix, comme il le dit, soit ça se passe mal, soit on fait
connaissance. Ça s'est bien passé, la fille a bien dû
faire avec et je crois qu'ils se sont revus ensuite. Ils ont passé
la nuit attachés.
Aurélia
:
Sébastien est parti avec Fabien en Normandie, passés un
week-end chez une "poule" (gonzesse avec un pois dans le crâne).
Cédric doit acheter du matos informatique. Je décide de
l'accompagner à Surcouf pour repérer les "produits",
puis d'aller acheter chez les Chinois d'en face.
Ça sent la fin dans le Conforama de l'ordi, y a plus que les
vieux bourges qui ne veulent pas se faire chier qui viennent ici. Les
allées sont calmes. Les stands, tristes.
La sur de Cédric, Aurélia, l'appelle pour le prévenir
du succès au bac de leur frère, le petit grassouillet
et teigneux, Sandro.
Il me la passe. J'ai toujours bien aimé sa petite sur,
qui prépare sa thèse donc. Mais elle a quel âge
? Je n'ose pas trop parler, je sais que Cédric est assez possessif,
et que "nous" (Judi, Seb, Fabien, tous) n'avons jamais caché
que nous étions très sensibles aux charmes lolitas d'Aurélia.
Bref, je cafouille un peu, de quoi ne pas me faire engueuler par la
suite. Je lui parle de mes connaissances dans la presse, essentiellement,
Catherine de "Médias". Ça l'intéresse.
Elle bosse en communications.
C'est exactement le profil de la "fille" qu'il faudrait pour
notre bande de gentils sentimentaux
La sur d'un pote. Trop
con, la vie. Encore.
Mes
grands-parents :
Je quitte Cédric à Gare de Lyon et me dirige vers Chessy
; j'espère qu'il y a un bus pour Touquin. Vers 17h ou 17h30,
je crois. Ce n'est pas pareil, donc je suis sur mon banc dès
16h30.
J'entame le livre de Charles. Ça parle d'un prof, de la bêtise
du système, proviseur etc (je connais), de tentations lolitas
(aussi) et de coke (non merci). Il y a Régis également,
en icône badcave. C'est joliment écrit, avec des changements
de narrateurs, des métaphores alambiquées (que j'apprécie
moyennement). Mais on accompagne avec plaisir "notre héros",
Alban. Ça me fait penser à l'écriture de Neuhoff
et aux personnages de Rey. "Alban", "Arthur", "Pénélope",
tous ces prénoms font bien jeunes bourgeois "IEP".
C'est beau les confréries.
Le bus se pointe à 17h. Je ne peux pas lire, des jeunes ont imposé
du rap, et des mamas braillent du fond du bus. Je dors.
Touquin, je retrouve mes grands-parents sont avachis dans leurs fauteuils.
Ils matent le Tour de France. Je repère qu'ils ont acheté
de nouveaux coussins aux chaises de la cuisine, "parce que les
anciens nous faisaient mal". "J'ai mis du Coca au frais, si
tu veux".
Assis, peinard, "Pays Briard", tablette de Lindt, verre de
Soda. "Si tu veux faire une lessive, la machine est en place. Je
me suis dit si le petit veut faire une machine". Avant, j'ouvre
mon courrier, rien d'important, une invitation à une soirée
avec Jacob, nouvellement ministre délégué à
la Famille, je lis mes mails, et ensuite, je lance la machine. Ça
séchera dans la nuit.
From
USA :
Depuis quelques jours, je reçois des mails d'un Français
exilé aux States. Au départ, un abécédaire
de fou furieux, puis des messages plus explicites, des propos plus compréhensibles.
Un type bien, ce Sébastien from USA.
Je lui demande plus de détails :
"Tu veux en savoir plus sur moi ?... alors... Je suis le frère
de U et de T, j'ai mis un il noir à J, je me suis tapé
C, I, K, R et Z (qui est la boudeuse actuelle... Laura), je vis actuellement
dans la même ville que Z avec mon meilleur pote (Pierre), Y qui
est aussi mon colocataire péguiste.
Ma profession ? Après avoir brièvement exercé le
même métier que U et le père de U, bien glandé
dans la même université (http://WWW.icp.fr )que Y, B, F,
G, J, H, N et R, pour éviter de finir au même endroit (http://www.oip.org/)
que O, A et L (l'enfoiré qui s'est tapé http://mapage.noos.fr/vivatabatha/
et qui lui a filé son http://www.pitbull.ro/) , je suis parti
au pays des caribous étudier la science politique (http://www.uottawa.ca/),
protéger le gouverneur général (http://www.claudenet.com/)et
maintenant je travaille un peu dans le même domaine que http://www.jamesbond.com/
donc on restera http://membres.lycos.fr/sdelille/jp/32ed1.html :) (véridique...)"
Excellent !
Linge
propre et kickboxing :
Je délire sur "That's My Bush"
Hilarant. Risque
: rendre sympathique un taré. Peu importe.
Puis du Kick à Bercy !!! La Thaï est interdite en France,
plus de genoux, plus de coudes, plus de projections.
L'odeur de linge propre se répand dans le salon et le sang gicle
dans l'écran, les KO se succèdent, les arcades saignent,
les oreilles, le nez, les lèvres versent des larmes rougeoyantes.
Le
cul esthétique de "Private" :
Journal du Hard présenté par une "poule", Clara
la poule. Juste bonne pour un facial de vieux macho frustré.
Des extraits des films de "Private", le luxe du porno, le
porno glam. Ça me fait pas bander ! Des clips "esthétisants",
des effets pastel et des blondasses à ridiculiser n'importe quel
casting de film hollywoodien. Problème du porno, tout le monde
veut en faire : donc les plus jolies filles tournent et le délire
disparaît.
Ce qui était bon dans l'âge d'or (70-80), c'était
le délire : la gonzesse qui ressemble à la mère
de ton pote, à sa sur, à une vieille tante, pompe
à mort, partouze en forêt.
Désormais, ce sont des beautés inaccessibles. Aussi frustrant
que de voir des photos de Bellucci ou Roberts partout. On baisera jamais
ni Bellucci, ni Sylvia Saint.
Enculé de système !
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