Je
roule en roucoulade, je me fais mon cinéma, muet, unicolore.
Mon film ne parle pas car il parle à tous, il est mauve, il ne
peut être dune autre couleur. Cest un film sans mot
mauve. Je sais pas quoi ça peut ressembler, dès quon
dit mauve, violet, pourpre rougeoyant, on pense à David Lynch.
Une petite Lynchette de " Blue Velvet ", vous voyez "
Velvet " ? Cest dire ! Tiens,
dans le rose, il y a aussi le rose cochon, pour rester avec la thématique
dhier. Rose bonbon, évidemment. Un roudoudou, la chanson
sur les mistrals gagnants de Renaud, des bonbons, que lon sachète
en piquant quelques pièces dans le porte-monnaie de maman, ou
de mémé. Il faut prendre une chaise, car le bougre est
drôlement haut, sur le frigidaire. Et je suis bien petit. Tagada
soin soin. Pie
qui se jette sur tout qui rougeoie. Je ne chante pas beaucoup ; ou alors
de vieux tubes de Michel Delpech, Jean-Paul ma passé un
double cd. Cest plus facile de siffloter des trucs dans sa langue.
De sa langue, aussi. Langue,
rose, petite langue rose, caresse linguale, muscle tendre, tout rose,
violet, qui se dodeline de droite à gauche, qui te dit "
non " dans sa grotte. Sa langue divine sur ma fresque violine.
Orage orange, ciel crépusculaire et rougeoyant. Foudre linguale
fendeuse de pourpre. Pourprefendeuse. Elle dodeline " non ".
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