BON ANNIVERSAIRE ALEXANDRA BOUCHEFIRI
(Que je ne connais pas, mais qui recherche un homme idéal dont le portrait-robot est moi tout craché)

ANNIVERSAIRE DES 32 ANS DE LA MORT DE DE GAULLE.
(9 novembre 1970, Charles rejoint Robert, fusillé 25 ans plus tôt)

Je me demande pourquoi j’écris encore ce journal en ligne, en zigzag serait plus juste. Un jour, je peux, puis le lendemain, je farniente et mon bide qui devient de plus en plus mou.
Je deviens un bâtonnet hideux de graisse molle et flasque, bah !
J’écris de moins en moins souvent, et de moins en moins bien, à quoi rime cette farce ? !
Bon, ce n’est pas très grave, à part Régis, c’est vide ici. C’est en quelque sorte un lieu de rencontre pour gras du bide. On se bidonne sur ce journal du pathos péquenaud.

Me voilà à correspondre avec quelques filles, et pour comme seule promesse de Gloire, un ventre caoutchouteux - alors que dans mon rêve d’avant-hier, c’était mon épaule qui l’était.
Comme le temps passe. Et la poésie moisit aussi. Il n’y a pas de raison.

Je ne fais plus rien hormis bouffer des dwichs chez " Sylvain May " (la boulangerie, rue Saint Laurent, Xe) ou des Mac Dos (celui de gare de l’Est). En ce moment, dans le hall des grands départs, il y a des étalages de produits des Ardennes, encore ces Sangliers !
Je deviens moi aussi un petit cochon. Je dévorais trois saucissons en trois jours, il y a peine deux semaines, et je me porcelise mollement. Définitivement ?
Je suis fragile comme un porcelet. Mon cœur se brise au moindre souffle. Souffle de douceur, comme ce soir, chez Régis, où j’ai croisé les grands yeux doux d’Héloïse.

Je suis fragile comme de la Marjolaine. De la Marjolaine pure, blanche, avec des reflets verts, jade, ça se dit vert Tiepolo ?
Je n’ai jamais vu d’aussi belle Marjolaine. D’ailleurs, je n’ai jamais vu Marjolaine. C’est dire qu’elle est belle, et rare. Certains disent qu’elle n’existe pas. Que c’est une légende lointaine, de bien plus loin que la Chine et de son jade sacré, une contrée bien plus reculée que le Limousin de Pierre, d’ailleurs, certains, les mêmes, disent aussi qu’il n’y a que moi pour croire à de telles sottises. Je les emmerde bien, moi, c’est certain.

"Jade", moi, la victime de la dialectique stoïcienne du " tout est ventre ", je me souviens que les Indiens des Amériques croyaient que le jade évitait les coliques néphrétiques. Je ne sais pas s’il faut porter des bijoux de jade ou le concasser et l’avaler sous forme de médecines, mais je devrais y penser lorsque je croiserai la belle inconnue du bus. Ma rose Tiepolo. Moi, le vert Tiepolo.