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Je suis le même chemin qu'avec AD, mais sans AD, seul. J'ai quitté
le bureau, enfin l'espace travail de l'étage créa, pour
retrouver RC au bar le "Timbaud". Il doit être 21h,
j'ai rencard à 21h30. Je suis un bon marcheur, dur, rapide, contemplatif.
Je me perds un peu, remonte un peu trop haut, vers Belleville. Mais
bon, j'ai aussi un bon sens de l'orientation ; je me perds souvent,
mais de si peu.
J'adore l'acte de marcher, d'observer, d'écouter, de lambiner,
et parfois de se dépêcher, de marcher vite tout en prenant
son temps. Pas de stress, pas de gens, pas de transpirations, de sueurs,
de toux, de bruits des autres. Des vélos me doublent, je suis
sur une voie cyclable.
Je suis bien. Je trouve le "Timbaud" facilement ; c'est le
bar à narguilé où RC rejoint habituellement son
ami Flo.
Il y a pas mal de Turcs, et des Blacks. L'ambiance est cool et bruyante.
Je vide ma pression. RC débarque à 21h32. On se vide deux
pressions et on commence à se questionner sur le lieu où
dîner.
J'y connais rien, je suis prêt à le suivre. Après
des discussions brèves et courtoises, on finit au "Cannibale".
C'est à côté. C'est bien. Il y a des filles.
On discute de CP et de ses rêvasseries de la rue du Bac, des éditeurs,
des boîtes à partouze, du SM, des donzelles, de littérature,
du court du RC, de cinéma, de FJ Ossang, un type fabuleux, farfelu
et génialissime dixit, en substance, RC (qui est aussi assez
génial quand même), de ses projets, de mes projets, du
boulot, du cul de la serveuse...
Après le "Cannibale", nous sommes allés dans
un bar au nom oublié. C'est là justement où l'on
a maté le cul de la serveuse ; je mélange un peu les sujets,
entre le bar, le resto et le dernier bar.
Je rentre. Je repense aux mails de FR ; c'est un si beau moment de lire
ses légers mots, si drôles, si percutants, si décapants.
Je suis heureux. Je pense à VTC, à mon acte manqué
de samedi dernier, à ma mère, à des écritures
à jamais espérées.
Je repense aussi à Véronique Pêchin, la jolie femme
de la soirée "Silmarils". Je ne serai jamais un écrivain
édité et rédouté. Je passe mon temps avec
des amis. Et cela me plaît.
"Tu n'es pas devenu un taffer, mais un tuffer" dixit Rodolphe.
Pourtant, je passe tant de soirées, de nuits, seul à Paris,
hormis de rares exceptions avec YM et RC.
La nuit est belle, le boulevard Oberkampf est calme. Que de plaisir
à jamais perdu.
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