Laure, la fille de trombi.com
Quelques jours avant, peut-être mardi, je ne sais plus, je me suis inscrit, suite aux titillements d'une collègue, et d'autres aussi, sur un site de retrouvailles de vieux potes d'école. Je joue le jeu, mais file l'email d'un collègue.
Et il reçoit un message d'une jeune fille qui dit se rappeler de moi, "bonne élève et assez timide" dit-elle. Par contre son nom ne me dit pas grand-chose. Je laisse dormir un peu.
Je me décide à lui écrire, je crois m'en rappeler, nous étions ensemble au collège de Rozay, justement. Souvenirs revenus en surface il y a peu. Une petite dodue au joli visage, cheveux courts et jolie bouche. Elle me répond, c'est bien elle. Je lui envoie ma page de mardi qui traite de Rozay et elle me confirme que Sophie M. a toujours de grosses loches. Excellent. J'adore ces canevas de coïncidences.
Nous échangeons un peu, je lui propose de terrasser samedi à Rozay, je voulais justement y aller vététer, mais elle me dit qu'elle est mariée et qu'elle part en vacances (!?).
Je revois la plupart de mes amis de cette époque, qui pourrais-je avoir envie de revoir absolument ? Quel pote oublié ? Quelle fille désirée ?
Je n'arrive pas à me rappeler de la "bombe" de mes années collège. À part Karine Meyer. Qui n'était pas si belle d'ailleurs. Parmi les profs, les gros nibards de Madame Big, ce n'est pas une blague, elle enseignait le latin (avec mon pote Marin !), et Madame Lab, visage renfrogné, mais de grosses gelées fermes et mouvantes dans des cols roulés moulés, elle nous apprenait l'anglais, et nos premières branlettes motivées.
Je l'ai revu, il y a deux ans, sur un parking d'Attac. Elle se souvenait de moi, de nous, les copains. J'avais trop envie de tout lui déballer, que nous, que je rêvais tout son cours de lui lécher les miches, de peloter à l'irrégulier ses seins monumentaux… Mais je lui ai seulement dit que j'étudiais l'Histoire et que j'étais pion à Coulommiers. Mais ce jour-là, sur ce parking avec cette femme de 40 ans, ma bite avait 14 ans.

Bénédicte, la photographe
Jour de rencontre. Voix sympathique au téléphone, jeune et belle à l'oreille. Jeune et belle à l'intuition. Nous avons rendez-vous devant la fontaine de St Michel. J'arrive avec quelques minutes de retard, en raison des bières bues avant avec les collègues. Je cherche donc une jeune fille en blanc et sandalettes, comme elle s'était décrite. Mais personne. En dehors d'une foule bruyante.
Je l'appelle. Elle arrive me dit-elle essoufflée.
Je me pose et sors mon livre, "Podium". Elle passe devant moi, à vive allure, les yeux scrutateurs. Mais dans le mauvais sens. Je la suis, elle se retourne. Je lève les bras en signe de victoire, tel ce running-back marquant un touchdown, comme ce rital (ou "ce teuton") en vélo gagnant un nouveau sprint ennuyeux.
Elle est bien jeune, bien jolie, bien sympathique, toute souriante, comme une jeune Allemande en auberge de jeunesse.
Nous installons à une terrasse, tout près. Les choses se passent bien. Je lui parle de la revue, du bénévolat demandé, de participer à un joli truc… Puis, je lui parle de moi, à sa demande.
Trop bon, elle connaît Madame et Monsieur TC, elle connaît leur immense salle de jeu (l'appartement) et les enfants. Elle a des amies qui font du baby-sitting chez eux. C'est pas trop fort ?!
La jeune girl, en plus, d'avoir étudié dans la même fac, d'avoir "baby-sitter" chez VTC, connaît aussi Alysson et sa maison de St Rémy de la Vanne, en Seine-et-Marne !!!
Je trouve ça trop bon tous ces recoupages inattendus, je venais "simplement" la voir sous les conseils d'Alain Soral.
Elle bosse pour "Immédiatement", que je ne connaissais pas avant que Nassif les casse dans son article sans nom.
Petite marguerite qui se fait engueuler au téléphone par son frère pour avoir laissé l'appartement dans le bordel, qui doit aller chercher son petit ami (elles ont toutes des "petits amis" ! Et moi qui suis si grand !), qui part deux mois au Liban pour photographier des réfugiés, qui m'a totalement charmée.

Pascal, Régis et moi dans le "loft"
J'ai quitté la fille aux sandalettes. Je pars rejoindre Régis et Mathias, et Flo ? Enfin, je pars au Timbaud. Je verrai bien sur place.
Je dois aussi passer au "loft" de Pascal, et en cas de soirée, appeler les potes du taf. Mon esprit est bien chargé.
J'arrive en nage, j'ai couru comme un débile, dans le bon sens pour une fois. J'ai grave la dalle et pas envie de rester dans ce bar.
Mathias est en phase de séduction, une femme aux cheveux rouges qui s'étonne que des types peuvent baiser 45 minutes. Demande à Cissou, des heures, et en général la fille s'endort qu'il n'a pas encore déchargé le sagouin.
J'appelle Pascal, il m'attend pour grailler. J'ai faim, Régis est ok pour me suivre. Mais il reprend un verre et la chicha. Je ne suis pas près de bouffer. Ni Pascal d'ailleurs. Je pense à dévorer un gros truc gras, mayonneux et lourd. Je pense à respecter ma parole. Je suis assis sur un pouf, à côté d'une d'ailleurs. Le temps me pèse quand je sais que je ne suis pas honnête avec mes propos.
On bouge enfin. Je tenais plus en place, dans ma tête. Pascal, lassé de nous attendre, est allé se chercher un MacDo.
Nous sommes tous les trois dans cet immense espace cube. Les types font connaissance. On vide des Heineken. Je me souviens aussi que je devais appeler Sandrine, "la cybersiren". C'est Pascal qui avait écrit l'article sur son site dans "Technikart", avec les corrections élogieuses de Patrick Williams, très proche de la sirène.
Elle me propose de la rejoindre à une soirée où je devrais me plaire et beaucoup aimer mon hôte… C'est à côté, ça marche. Je lui dis que je passe avec deux potes, et des bouteilles évidemment.
Les copains sont partants. On parle un peu de Williams, suite à ce coup de fil. C'est lui qui tenait "Tech" avant que le truc devienne l'objet racoleur et graveleux sous la houlette de Raphaël Turcat. J'adorais lire ces articles. Désormais ça parle que de "hype" et de "porno" : "Jean-No et HPG". Bienvenu dans une revue inutile ?
Avant d'y aller, on passe un bon moment sur la grande terrasse. Paris est à nos pieds. Pas envie de sauter ce soir.

Sandrine et Manu
Trouver une épicerie, on galère, on dépasse l'adresse, on est partis pour faire le tour de Paris. Ouf ! on trouve.
Long corridor, sous échafaudages, on avance dans le noir avec nos packs. On arrive au bout de notre chemin d'aveugle, place à la lumière.
Une vingtaine de personnes, un espace volumineux, une bibliothèque, au fond, majestueuse et farfelue.
Je suis heureux de revoir Sandrine. Elle me présente à Manu, Immense personnage, Imposant, Baryton. Un homme qui aime les livres, les femmes et l'alcool.
Faltot, qui avait appelé Pascal pour connaître le bon plan du soir, est déjà là. Tout se passe bien, l'ambiance est à la sympathie. À la littérature, aux débats, aux rencontres. Je me dirige vers les livres et tombe nez à couverture avec le "Jeune européen" de Drieu, l'un des rares que je ne possède pas. Introuvable. Manu, Gargantua de poésie et d'amitié, me le donne, spontanément. Je suis aux anges.
Merveilleusement, il y a Patrick Williams, Sandrine me présente avec beaucoup de gentillesse. Pascal est ravi, il rencontre enfin le "loup" parmi les siens. Une nouvelle soirée qui tourne à l'imprévu joyeux. Bénéfique.
Patrick Eudeline, très loque'n'roll, nous quitte avec ses jouets. Petit homme du passé glorieux, le Punk, les Stones (comment peut-on aimer le Punk et les Stones en même temps ?), Pacadis, plume acide et décadente. Mais l'Homme est un être vieillissant. Même les punks, surtout les punks !

Les Punks-CNT
Faltot est un adolescent imaginatif, qui prend des photos, filme des trucs, baise des meufs.
Il prend une photo de Williams. Il s'apprête à prendre un rude gaillard tatoué. Le lascar enragé l'insulte de tous les noms que l'on peut donner à un colombin qui pointe au côlon. J'ai halluciné, et n'étais pas très rassuré avec mon Drieu à la main.
Le type est un punk-CNT, il me regarde et voit mon bouquin de Drieu. Ça y est, je suis mort. Mourir avec et par Drieu. Pourquoi pas. Il me sourit et me dit, "si tu aimes Drieu, je te conseille son dernier livre", j'enchaîne sur le titre et nous parlons de Drieu, du "Feu follet" etc.
Le gars est très sympa, il est éducateur, pour des mômes toxicos. Il a lui-même touché à tout. Il me dit qu'il préfère encore parler avec des "nazis d'extrême droite" que ces bouffons de branchitude qui n'ont aucune idée. Ou pire "les social-traîtres" ! J'y connais rien en polémique révolutionnaire. Je le retrouve peu après en train d'agresser un petit gars, qui s'avérerait être Maoïste, en le traitant "d'ouvriériste"… L'autre, "j'emmerde les travailleurs", lui, "c'est les cons de Mao comme toi qui ont mis les gens à l'usine".

"Jeune européen", p88
Je sors, je marche, j'ai faim. Tous les Grecs sont fermés à 4h du matin, de la nuit.
J'ouvre mon livre offert, donné, aimé. P88, premiers mots lus :
"L'étouffement des désirs par la satisfaction des besoins, telle est la police parcimonieuse, l'économie sordide, découlant des facilités dont nous accablent les machines, qui viendra à bout de nos races. L'homme n'a de génie qu'à vingt ans et s'il a faim. Mais l'abondance de l'épicerie tue ses passions. Bourré de conserves, il se fait dans la bouche de l'homme une mauvaise chimie qui corrompt les vocables. Plus de religions, plus d'arts, plus de langages. Assommé, l'homme n'exprime plus rien."