Ce journal commence à partir en couille, à péricliter grave ; entre le taf, des projets prenants et ma propension à ne rien foutre, écrire une page quotidienne devient très difficile.

Le "12" dernier, j'aurais dû voir Fanny, comme nous nous l'étions promis. Mais comme toujours, je ne revois jamais les filles que je rencontre. Je dois être certainement maudit :
Amandine, gentille lectrice et amie de Nothomb,
Anne, coquine de Toulouse,
Sandrine, mère d'une petite Alice,
Jennifer, Nathalie, Audray, des copines rencontrées au lycée, si peu de news,
Carole, Miriam, nada,
Fanny, c'est le drame, toutes n'ont laissé aucune trace.
Et j'en oublie certainement ; je les vois et elles disparaissent à jamais.
J'ai envoyé un douloureux mail à Fanny ; le 10e resté sans réponse...

Week-end de farniente, deux matchs de tennis, deux belles branlées ; pourtant je jouais bien, mais le gras de mon bide handicape considérablement mon déplacement et mon coup droit (fort) devient une pâle copie de lui-même, finissant immanquablement dans le filet.
Rodolphe a donc triomphé de nouveau. Assommé par la chaleur, aveuglé par le soleil, je n'ai pas trouvé la force de péter un câble ; juste de me morfondre en mauvaise foi.

J'ai revu Cyril, gueule de Brad Pitt en phase de Fight Club terminal. Il venait de se faire enlever les quatre dents de sagesse ! Une belle tronche de Renaud ; avec de grosses lunettes, ça passe.
Il emménage bientôt, il pourra inviter ses belles gazelles à s'abreuver à son puit.

Ce matin, quai de la gare de Val de Fontenay, train de Gare de l'Est à 8h59, je débarque de mon RER, pris à 8h25 à Chessy. J'ai un bermuda en lin blanc et une chemise blanche également. Je porte un énorme sac de campeur, avec caleçons et chaussettes etc.
Le quai peuplé de silhouettes immobiles, chacun lit le journal gratos, "20 minutes", tous lisent la victoire des Bleus : 399 à 178 !
Hue, Aubry, Voynet, Forni, dérouillés, ces vieux charognards putrides, mais restent Lang (qui pourra "s'éclater" avec les petits albanais de Sangatte), Fabius (qui ayant appelé aux votes des abstentionnistes a reçu une bien belle claque), Mamère... Les crevures n'ont pas toutes disparu.
Le PCF sauve son groupe, la bête est tenace.

Ma haine des mandarins de "gauche" ne doit pas cacher mon dégoût pour les vicelards de "droite", Debré, Sarkozy, Madelin... Mais j'ai un penchant plus naturel, plus culturel, pour l'idéologie de "droite" ; le discours responsable de Copé me convient parfaitement.

Le temps file, file et mon "Héloïse" qui était "dans son temps" devient obsolète ; est-ce la preuve que ce n'était pas un bon roman ; que je suis un piètre écrivain ?
J'ai repris tout de même son écriture, la fin n'en finit pas !
Je retrouve aussi "SM", une sorte d'hommage à Pasolini... Et mon projet du moment, qui me bouffe du temps, et de la patience... Si Fanny m'écrivait, je retrouverais du baume au coeur !!
Petite salope, tu n'as pas l'âme à m'envoyer un message ! Je ne demande aucune pitié, mais petite conne, tu me mets en péril par ton silence ! Tu as une responsabilité,... je suis un con, tu ne me dois rien, mais un geste simple de toi serait pour moi un raz-de-marée fertile, une irruption volcanique démiurgique, tu serais ma salive créative, ma bave de création.

Il serait facile de lui téléphoner ; mais je suis en panique face à ce carré de plastique qui ne laisse pas le regard percé.
J'ai besoin de voir, et d'être vu, de sentir, et d'être senti, pour communiquer. Communiquer avec une femme qui m'enveloppe totalement.

Nous sommes lundi donc, il est 20 h ; j'ai bu une Leffe ; du rap de merde tourne sur la machine d'un collègue ; des gens continue à mourir à petit brief, ici.
Ici, ce n'est pas ma place. Nullement. Certainement pas.