Rien
qui ne sort de la normalité, de lapparente ressemblance
de mes jours, le temps nest quune ligne, ligne blanche que
lon sniffe pour certains, ligne blanche que lon suit, sur
laquelle on marche en équilibre, une ligne discontinue en un
point unique, électron seul tournant sur lui-même, en lui-même,
tout seul. Des
gens différents à joindre, à voir, à appeler,
vieux T29s, essayer de contacter tout le monde, Sébastien qui
reçoit des amis à lappartement, Pascal qui pétasse
à Technikart sans oublier Régis et Willy qui zincent à
Oberkampf. Il
me faut des filles pour la revue, toutes les donzelles qui lisent le
sommaire me le disent : " ça manque de femmes
".
Les prostates simposent face aux utérus. Je
passe à lappartement pour quelques instants ai-je dit à
Pascal au téléphone, lui est dans un café à
Bastille. Je dois déposer des revues appartenant à Sébastien.
Et puis, je suis curieux de voir ses amis, y aura forcément des
filles. Cest Sébastien. Je
tapote sur la porte, je pousse. Premiers regards : deux jolis visages
vers moi. Je le savais avec Seb, ça dégote de la miche.
Trois girls assises sur le canapé qui nous sert de lit, au milieu
un gringalet à la mèche branchée. Deux brunes,
une aux yeux bleus, une autre à lair plus sévère
et à laccent allemand ? Un
grand blond-roux simpose au milieu de ce néant en concentré
: François. Il mapparaît immédiatement sympathique.
Il y a dautres types, mais bof, je les ai oubliés. Je
papote avec François, architecture comme Sébastien, aime
la littérature, Houellebecq, a lu " Libre " de Denan,
senthousiasme pour mon projet de revue, patati et patata, cest
un type bon souriant. Je
me rapproche du show, Sébastien sourit, tout se passe bien. Il
y a de leffervescence, de la bonne humeur. Fabien, gominé
à souhait, exhibe ses muscles, Rodolphe triomphe de magnificence,
et Andrew trône sur ZigZag. Les mecs dans une pièce, les
girls dans lautre. Et tout ça dans 30 m2. Pascal
me rappelle et me demande ce que je fais, je nai pas envie de
quitter le joli faciès et Seb venait de me dire quil pouvait
passer se joindre à nous. Banco. Je lui explique le chemin à
prendre, cest simple, direction République,
Cirque dHiver, en face, rue de Turenne à gauche,
n°100. Clinclin
et Willy phonent à leur tour, après le feu vert de Sébastien,
je leur dis de nous rejoindre. Ils nous rejoignent. Cest cool.
Fusion des amitiés, enfance, lycéenne, universitaire,
littéraire, internet
La
discussion avec une Israélienne dérive forcément
sur Israël : Régis lattaque un peu, son visage se
renfrogne, je ne dis pas grand-chose, même en parlant peu, je
lance, pourtant je me retenais, il y a une gauche en Israël
?, dans un ton faussement naïf
Elle, dans la conversation,
il faut être Israélien pour parler et comprendre
dIsraël
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