Plus très envie d'écrire ce qui me passe par le coeur depuis ma rencontre de samedi.

Donc une petite histoire qui me passe par la tête, il est 19 h, je mange chez mes grands-parents dans une heure.

Let's go imagination :

 

"Lucien débarqua seul à l’aéroport de Milwaukee, il avait obtenu une autorisation du comité Olympique de sa fédération ainsi que des instances internationales de l’organisation des " JO " de Green Bay pour rejoindre ultérieurement la convocation du CIOBP.
Lucien avait eu ce privilège de voyager en solo, et d’arriver deux jours après l’ensemble de la délégation française, en raison de sa participation à plusieurs shows télévisés de TPSone.
Sa position de favori et de leader de l’équipe d’athlétisme tricolore en avait fait une vedette très respectée. Lucien pouvait être le premier sprinter français à être sacré sur le 100m. La distance reine des compétitions sportives. Il était devenu en un an une star cathodisée courtisé par l’ensemble du réseau satellitaire de la partie européenne du globe. De Copenhague où il avait été sacré Champion de l’Union à Ankara où au dernier meeting de la fédération, il avait battu le record des Jeux intercontinentaux entre l’Union et les pays de l’Organisation des hydrocarbures d’Asie, il était une idole médiatico-sportive.
Lucien avait tout juste 20 ans. Il était jeune et son avenir se promettait idyllique s’il emportait la médaille d’or. Le pari était fou car les Olympiades se déroulaient sur le sol du pays leader dans le sport " BP " et que nul n’envisageait une défaite des Américains sur cette distance qui reste le sommet des Jeux d’été.
De Milwaukee, Lucien pris un avion privé appartenant au principal sponsor des festivités, Nestlé-Gervais-Danone qui depuis sa fusion en 2005 était devenu l’ogre mondial de l’agroalimentaire. " NGD " avait été à l’origine de ces premières Olympiades inter-organisations. Lucien représentait sa fédération, la France, mais il était surtout le porte-drapeau de la délégation de l’Union.
Lucien était né en 1990 à Mont-de-Marsan. C’est dès Landes qu’il gravit progressivement les étapes jusqu’à sa consécration de Copenhague.
À 10 ans, il montra des capacités athlétiques hors norme. Il fut le roi des minimes dans la région d’Aquitaine. Il représenta la fédération aux tournois minimes de l’Union à Vienne et il en revint auréolé d’un record de sa catégorie. De là, il fut pris en charge par son pays qui le forma à être le meilleur sprinter de l’Union et de l’ensemble des Organisations continentales.
Lucien avait constamment progressé et à 20 ans, pour les premières Olympiades, il débarquait avec le meilleur temps de la discipline. Il était l’athlète le plus adulé du monde, au Japon, il était un dieu à l’image d’un Yokozuna, le grade suprême chez les sumotori.

Arrivé à l’aéroport de Green Bay, il fut rejoint par l’animatrice, la marraine de l’équipe française. Jenifer devait chanter l’hymne de l’Union à la soirée inaugurale qui allait lancer le début des compétitions du lendemain.
C’est le présentateur officiel des Jeux, " Little Big Man " himself, qui vint accueillir les deux stars européennes. C’était un nain de plus de 110 kilos. Il était le roi du divertissement sportif " BP " sur les chaînes Nord-Américaines.
Jenifer avait rejoint la délégation, il y a un an seulement. Elle avait été découverte à l’épisode One de " Star Academy ". Mais la révélation de l’affaire des standards de TF1 avait rejeté dans l’oubli la jeune star de la chanson. Entre 2003 et 2009, elle avait disparu du système. En 2007, au moment où TF1 disparaissait dans la fusion des chaînes dans TPSone, le nouveau directeur avait tenté de faire revenir la jeune femme. Mais entre temps, la petite potelée de 2002 était devenu une " BP " de 165 kilos.
Son come-back avorté avait tout de même permis à la jeune femme de se faire reconnaître par un nouveau public, et tout naturellement, les différentes organisations de " BP " l’avaient contactée pour qu’elle rejoigne les activités des " BP " de l’union. Très vite, son émission sur TPSXXL avait explosé les records de la fédération française.
Les médias prêtaient une petite amourette entre Jeny, 27 ans, et Lucien, 20 ans. Les deux stars s’appréciaient vraiment, mais il serait difficile d’y jurer un amour secret. Mais la rumeur nourrissait les couvertures des tabloïds du groupe Vivendipress et de Hachette-TPSédition. Soit 100 % des magasines des kiosques.
Lucien était un bel homme, 1m80 et 267 kilos. Le " BP " le plus convoité du monde occidental. Certaines presses le présentaient comme un jeune homme encore pur, le plus gros puceau du monde. Tous souhaitaient une aventure avec la star de la chanson, Jeny.
La presse anarchiste et clandestine diffusait, en vain, les articles sur les votes truqués de l’épisode " One " de Star Academy. Des agences de sondages télématiques avaient interféré dans les appels téléphoniques, la direction de feu TF1 voulait que la petite brune s’impose face des candidats sans charisme, mais qui avaient la sympathie d’un public hémiplégique.
Rien à craindre pour la réputation de Jeny, depuis le contrôle de la presse par les deux groupes multimédias, la presse libertaire n’était qu’un petit serpent qui se mordait lui-même la queue. Les anti-mondialistes survivaient difficilement aux lois de l’Union sur la paix civile. La victoire de Monsanto en 2004 en imposant par législation inter-continenatle la nécessité écologique et humaniste des semences génétiquement modifiées, avait décapité les groupes extrémistes de l’archaïsme révolutionnaire.

Lucien découvrait émerveillé du haut de ses 20 ans le panorama des Grands Lacs. Green Bay, ville du Wisconsin, qui bordait le Lac Michigan, était la capitale américaine du fromage. La propension des " BP " était de 52 % de la population globale. Les " BP " étaient les maîtres de la ville. Mais le nord-est des Etats-Unis était composé de plus de 35 % de " BP ". La région la plus " grosse " du monde, " Big Apple " prenait ainsi toute sa signification.
Lorsque Annie, la mère de Lucien, accoucha, 12 % des enfants français étaient obèses. À 10 ans, avant qu’il ne s’impose dans le sport " BP ", ses parents avaient tenté de stopper le grossissement de leur fils. Mais Lucien ne collabora jamais aux tentatives de " maigrir intelligemment " des diététiciens qui l’auscultaient. Il se sentait bien dans ses 110 kilos. Ses amis, gros pour la plupart, ne se moquaient jamais de lui et il eut toujours des petites amies à sa convenance. Il était important gros, alors pourquoi changer ?
Le taux de Big People ne cessait de croître au sein de l’Union et des Etats-Unis, mais aussi dans la péninsule Arabique, en Chine, au Brésil, en Afrique du Sud, en Australie…
C’est ainsi que de grands groupes intercontinentaux, N-G-D, MacDonald, Coca-Cola ainsi que les groupes de télécommunications (Vivendi, AOL-Warner) décidèrent de créer des " JO " pour " BP ".
Les " BP " consommaient énormément et représentaient la catégorie la plus importante des téléspectateurs et des Internautes. Ils étaient par conséquent la cible parfaite des trusts internationaux.
On dansait " BP " avec Jeny, on courait " BP " avec Lucien. Au cinéma, on tournait le remake " BP " de " Pretty Woman ". " Néo " dans Matrix XXL pesait 328 kilos. Les " BP " écrasaient le monde de leur adiposité sexy.
Dans cette nébuleuse de matières grasses, de bourrelets exhibés, Lucien se définissait comme l’une des nouvelles égéries adolescentes des médias. On se masturbait " Lucien ", on fantasmait " Lucien ". Lucien, le " plus gros puceau " du monde, était aussi le célibataire le plus adulé. Toutes les gamines ne rêvaient que de lui, ses apparitions déplaçaient des foules des jeunes en chaleur, provoquaient des malaises, des étourdissements, des gestes de folie.
Lucien était une Big Star, La Big Star !

Il avait amené le 100 m " BP " à son paroxysme aux jeux de Copenhague l’année précédente. Il était descendu en dessus de la barre mythique des 50 secondes. Son chrono record du monde affichait 48s55centièmes. Une véritable locomotive du Far West.
Il devra faire encore mieux aux " JO " pour entrer définitivement au Hall of Fame du sport " BP ".
Lucien avait 15 jours pour se préparer. Sa discipline clôturait les festivités.
Pour le moment, il devait représenter l’Union au défilé de l’ouverture des jeux. Puis, il participait à la soirée des " Big Stars " animée par " LBM " pour l’ensemble des Networks du monde. Un épisode inédit de " Friends ", la série culte de la décennie passée, avaient été spécialement tourné avec les acteurs originaux qui étaient tous devenus des " BP ". L’épisode s’intitulait " The Fat Friends ". Matthew Perry, 196 kilos, co-présentait le show d’inauguration. Il avait beaucoup œuvré pour les sitcoms " BP " en fondant " Big Nice Productions ". " The Big Family " sur Warner-Networks avait pulvérisé les taux d’audience, 2 milliards cumulés sur la toile mondiale. Les soaps " BP " envahissaient également les écrans, de Rio à Riyad en passant par Pékin et Moscou. On pleurait sur les aventures sentimentales de héros " BP ".
Lucien ne pouvait s’empêcher de visualiser la course, les jolies blondes installées à sa table ne le divertissaient pas. Il imaginait le départ. Huit " BM ", les plus rapides big men du monde, sur la ligne, agenouillés face à la course de leur vie, se concentrant sur l’instant " i " de leur existence se retrouvaient sur une même ligne blanche, devant un but identique : la victoire.
Lucien visualisait son couloir, et rien que celui-ci, recalculait ses foulées, son battement cardiaque, l’enchaînement de ses gestes. Il devra obligatoirement descendre en dessous des 47 secondes. Le monde attendait son exploit."

Biz, je vais manger une choucroute chez pépé, mémé.