Nous
avons trouvé le café, après des méandres
rigolos. Nous sommes avec Diane. Diane était seule, belle, et
lisait Libé. Nous, je me sens idiot d’être venu avec
Sébastien. Il doit ressentir le même sentiment. De là,
la machine pensante s’accélère en turbines hystériques.
J’avais cru deviner lors de mes appels précédents
qu’elle était avec des copines. La présence de Sébastien
se justifiait. Et davantage… Sébastien
m’ayant proposé de coucher chez lui pour me permettre de
faire ce que je devais faire (revuebordel.com, agencement de textes),
il m’avait également proposé de l’accompagner
à une pièce de théâtre. Où ? Près
de l’école militaire. Ah ! Je
me sens pas de force de l’appeler. Pourquoi Juliette ne l’appelle
pas ? Me demander à moi, le froussard du bigophone ! Petit
poucet du Destin, je ne peux ne pas y voir un signe. Deux fois, alors
que c’est une zone grise de ma géographie parisienne, ce
lieu me revient en écho. Je
suis plutôt en forme, ai respiré l’air de la forêt
de Malvoisine, en pédalant dans l’après-midi avant
d’enchaîner avec un tennis improvisé avec des jeunes
garçons de Touquin ; putain, ils ont déjà 18 ans,
et dire que je les ai connus tous minots. Diane
est sublime, j’en suis d’autant plus minable. Où est
ma voix ? Mon humour ? Ma répartie ? Je ne sais pas quoi dire,
je lance un sujet sur Sébastien, NY, Ground Zéro…
je ne suis pas bien courageux. Mais c’est moins pathétique
que mon discours sur ce journal. Discours qui s’apesantera après,
nul kamikaze pour venir démolir mes " Twins hemispheres
". En tout cas, je ne suis pas loin du Grand Zéro. Je
lui propose de nous accompagner au théâtre. Moi-même,
j’y accompagne Sébastien. Mais non, elle doit voir sa sœur.
Après ? Non, je suis sortie hier soir, pas envie ce soir. Je
te comprends. Sébastien
engloutit par baguettes habiles du porc au riz, nous l’assistons,
du regard. Je ferais bien un petit dimanche à la campagne, loin
de la ville. Bêtise,
je ne fais que des bêtises, quand tu es là. Elle
part. Je poursuis les mains dans les poches. Au théâtre
ce soir, une troupe d’improvisation. Tous les pays : Anglais, Américains,
Danois, Allemands, Hollandais, Roumains, Italiens, Indiens… Français.
Nous
rentrons, mon téléphone n’a presque plus de batterie,
et je n’ai pas le chargeur. Je le laisse tout de même allumé
en espérant un appel de…
|