Plan avec Cyril, s’armer de patience, penser à des trucs plaisants… Car avec lui, c’est attente, explications répétées, et des aventures incroyables…
Cyril est au rendez-vous, mais pas vraiment dans le bon sens : il arrive avec un Quick dans les mains, alors que je poireautais au milieu de la circulation assassine de la Place de la République, devant le Macdo.
Je tire la gueule, car il s’est garé dans l’avenue qui mène vers Gare de l’est et que l’on devoir faire le tour ! Et on est à 300 m de l’appartement. S’il avait écouté ce que je lui avais répété des millions de fois. Je devrais changer de nom !
Pas trop grave, le petit pignouf avale son Quick, un truc’n’toast. J’attends. On a le temps, pas à s’énerver.
Comme prévu, on a fait le tour jusqu’à gare de l’est et on repique le boulevard Magenta, que je commence à connaître. Tous les matins, et soirs, je l’arpente. Marre de Magenta, je passe parfois par le canal, mais y a des jeunes partout. Ça me file des montées de génocide.
Non à droite, à droite ! Par la sainte vierge, là ! Oui la file de droite ! Ah……
On tourne, ici à gauche, et là, à droite, gare-toi dès que tu peux mon Cissou, j’habite au niveau de l’échafaudage là-bas.
Nickel de chez nickel, nickeland à domicile, une place juste devant ! Les innocents les places de parking, génial.
On monte à l’appartement, je dépose mes affaires, un bel étron au fond des gogues ; pendant ce temps Cissou coupe son 25, après avoir fait un aller-retour à sa caisse, il avait oublié son feu.
Tout roule. Il a coupé, j’ai chié. Nos deux vies, le shit et la shit. On est vraiment fait pour s’entendre. Quoi ? À droite ? Oui à DROITE !!! Ok, ici ? Non, à droite, à droite, là suis la voiture blanche ! Ouais la blanche là ? Non, la blanche à droite ! Où ça ? À DROITE !!
Trop tard, pas grave, on prendra à droite la prochaine fois…

On prend la rue du Faubourg du Temple jusqu’au métro Belleville, tout là-haut. On grimpe, on grimpe. C’est une rue vivante, avec des rebeus, des bars à bruit, des kebabs pour mes entrailles : jamais vu de belles filles, mais bon, on a le sourire dans ce souk d’humanoïdes berbères.
Putain, c’est si loin que ça Belleville. Yes, un Macdo indique que nous touchons au but, après c’est à gauche, j’en suis sûr. On arrive enfin au café où nous devons rejoindre Pascal (Bories et non Jouquet), et aussi Bénédicte qui passe des disques.
Grande terrasse, des tables enpeuplées, j’aperçois Dabug avec Raphaël, le type du maxi loft, à une grande table. Je le saluerai après.
On pénètre dans le bar, c’est un peu triste. Calme, paisible, merde j’ai fait venir Cyril pour une soirée à la “Libération”. Je lui dis que l’ambiance va s’échauffer au cours de la soirée. On est piqué au milieu du bordel : on commande deux Heineken.
Cool, derrière un pylone, THTH apparaît. Un vivant que je connais… Deux, avec Aurore. On discute, on discute, Cyril est un peu à l’écart, ça m’ennuie, je ne veux pas lui faire une “Marais”.
Il participe un peu au débat sur les activités cybernétiques de THTH. Une jeune fille est assise aussi avec nous : une petite au visage sévère, il me fait penser à Yoko Uno. Pascal nous rejoint, j’apprends qu’il serait donc le John Lennon de la petite. La flippe.

Je me sens un peu mieux, du monde, des mains serrées, des phrases lancées, et la revue ? faut attendre la décision du boss… Tu me feras lire des trucs, tu veux quoi comme illustrations, fais un choix de tofs, c’est surtout pour alterner dans la lecture du truc…
MERDE la petite brune, qui a des faux airs de Rabéa, dis-je à Cissou, que j’avais allumé dans ce journal pointe son petit nez retroussé. Je sais qu’elle a lu mes propos de chieuse boudeuse. Je lui fais la bise, elle ne me reconnaît pas. Surtout que j’ai rien contre elle ; elle était stone ce soir-là, je savais que Pascal ramait comme un galérien et je suis assez solidaire avec les amourachés.
Physiquement, c’est tyquement ce qui me plaît. Je préfère les brunes aux jolis petits minois. Pascal lui rappelle que je suis le type du journal. On en discute un peu, mais elle s’en fout en fait de ce que je peux bien écrire. Elle m’est de plus en plus sympathique, sans alcool, sans drogue, elle est délicieuse.
Béné se pointe aussi, je vois Cyril s’illuminer comme une guirlande de noël : Chewbaka crie intérieurement. Bizarre, moi, elle ne me fait aucun effet. Je l’apprécie, j’ai de la tendresse pour elle, mais bien loin des pensées primales des lascars de la soirée.
Gros smiley , elle semble heureuse. Xavier est de la partie, triomphalement. Comme les couples du bal de l’école dans les miévreries ricaines : le roi et la reine de l’année 2002 sont :
Xavier Faltot et Bénédicte Martin !

J’ai dû mal à décoller mes pupilles enfumées de la petite Mélanie, elle me fait sourire avec sa tête dans les épaules. Plus la soirée avance, plus elle se colle la tronche, elle est rigolote. Elle aussi, c’est une Chewbaka. Tiens Cissou, je te présente ta sœur, vous aviez été séparés à la naissance.
Cissou capte Raphaël pour bédave… J’en profite pour le saluer et lui parler de son loft et de son petit chat chieur-partout.
Bien sympa Raf, on parle aussi un peu de nos projets, lui parissi, moi rage… On s’échange les mails. Un bien chic type, avec Cissou, ils parlent d’animaux… Un très chic type. Effectivement.

J’oublais le MEILLEUR de la soirée :
J’ai bien lu ton journal et je voulais te faire une remarque, me dit Mélanie en phase je-commence-à-gigoter-sur-moi-même.
Je pense à “tu parles trop de cul”, “tu te plains tout le temps”, “t’es une merde avec les filles”…
NON : je trouve que tu manges trop de grecs et tu traînes trop dans les Macdos, c’est pas bon pour ton hygiène.

Je suis sous le charme ! Pascal a vraiment de très bons choix humains : Raphaël, THTH, Mélanie, Bénédicte, Aurore évidemment… sans oublier le grave Laurence. ET…