En rentrant hier soir, j'ai maté un peu Ardisson, en raison de la présence de Claire Keim.
Entre parenthèses, chère Claire, je suis le "macho" qu'il te faut, je suis un galant garçon qui ouvre toutes les portes, dans les bars, dans les restaurants, dans les musées, chez les amis, au boulot, celles des voitures, je suis le roi de la poignée.
Bref, ça me faisait chier de la voir les yeux humides et pleurants tandis que les deux "Lévy " se battaient sur bien plus qu'un accent ou pas : la peste d'Elisabeth et le tocard du siècle (précédent et présent) Bernard-Henri, quel nigaud, quel con celui-là !
Mettons -le deux secondes en face à face avec un type qui a fait quelques études d'Histoire, ou bien face à Tulard, à Bled, à Mayeur, à Soutou, il se fait exploser avec ces amalgames commerciaux.
C'est un vendeur de papier, du bois jusqu'au papier de son essai Grasset, ça pue le résultat net.
Trou du cul va.
Premier acte d'une révolution punk et jubilatoire, l'exclusion par défenestration du haut de Libé, rue Béranger, de BHL et de l'autre roswellien de Glucksmann.
Ces cons qui ont tout faux depuis trente ans, qui spectacularisent la réflexion, qui starifient sur leur nom la pensée intellectuelle, osent venir encore donner des leçons de morale, osent ramener leur ganache à l'écran. Qu'ils disparaissent ! Allez du vent les fossoyeurs de la pensée !

BHL, fortuné du négoce de bois, orateur simplet du discours simpliste et hémiplégique, a une énorme part de responsabilité sur la décomposition de la chose publique : rejet de l'imbécillité intellectuelle, du mépris du soi-disant intellectuel face au peuple, et des erreurs de jugement…
Si BHL parlait moins, je suis sûr que le rejet du peuple de ses penseurs serait moindre, voire inexistant. Mais si on lui propose que des méprisants et des arrogants "psalmodieurs" de banalités éculées, de contrevérités, ce n'est pas étonnant que les gens se sentent mal et deviennent aigris.
Il l'admettait, sans en tirer les bonnes conclusions, que plus il mettait en garde sur le FN, plus celui-ci augmentait. Et tête de nœud, tu n'y vois une cause à effet, non ?
Peut-être qu'on en a marre de se faire insulter de collabos par un riche héritier qui dénie la France dans son "Idéologie Française".
Tu sais, bonhomme, les choses sont bien plus complexes. Les premiers à rejoindre De Gaulle à Londres étaient des ex-cagoulards :
Sur les trois premiers agents de la France libre envoyés en mission, les deux premiers, Duclos et Fourcaud sont des ex-cagoulards et le troisième, Gilbert Renault, alias "Rémy", vient de l'Action Française. Et puis tant d'autres, à commencer par le jeune lieutenant de vaisseau Estienne d'Orves, monarchiste de tradition.
Tandis que les types de la CGT avaient, eux, saboté les usines d'armement français. Et l'Humanité titrait dans sa diffusion clandestine le 14 juillet 40, "Fraternité franco-allemande : les conversations amicales entre travailleurs parisiens et soldats allemands se multiplient. Nous en sommes heureux. Apprenons à nous connaître..."
Quelques phrases, exhortations de la "drôle de guerre" : "Pas une arme, pas un sou pour les domestiques finlandais de Londres et de Paris", alors que ceux-ci résistaient à l'invasion soviétique.
"Tournez vos armes contre vos ennemis de classe à l'intérieur du pays", "Avant-garde", 1er février 1940...C'était le temps du pacte germano-soviétique du 23 août 1939.
Le 4 octobre 1939, Thorez déserte et part en URSS. Il reviendra en héros et sauveur à la Libération. Aberrant.
Les choses sont moins simples, plus complexes, plus entrelacées, Monsieur BHL, gentil dionysokolax.
Que dire de cette photo de Raymond-Raoul Lambert (directeur général de l'UGIF) en compagnie des autorités allemandes, de Céline et d'Alphonse de Châteaubriant ?
À lire les ouvrages de Maurice Rajsfuss, (co-fondateur de SOS racisme), il y a eu une collaboration juive, des "chefs" de camp juif, des "Gestapolack"...Tout est trouble, divers, opaque, humain, tellement humain, Monsieur le prédicateur d'une "bonne parole unique".
Doriot venait du PCF, de St Denis, René Belin de la CGT, Bergery du parti radical, Fontenoy du PCF, Déat de la SFIO...Et tant d'ex-briandistes, Luchaire, Benoist-Méchin...
Alors oui, nous ne sommes pas fier de cette période de l'Histoire, mais cher cabot, tout n'est pas si tranché, si dans votre sens, fougueux esthète de la société du spectacle et de la manipulation médiatique.

Alors ami BHL, penseur de midinettes et de classe terminale, pourquoi ne t'exprimes-tu pas plus sur Israël, sur ses massacres présents, quotidiens, orchestrés par une armée souveraine ?
Que penser d'un défenseur des droits de l'homme qui ne s'insurge pas des colonies israéliennes depuis maintenant plus de 50 ans ? Comment croire quelqu'un qui combat les chimères du passé, et mal en plus, et ne voit pas le régime fasciste du Général Sharon, l'homme du sud-Liban de 1982.
Alors oui, tu as défendu les musulmans du Kosovo face aux ogres Serbes, oui, tu défends les musulmans de Kaboul contre l'immonde fondamentalisme...
Mais rien sur le fondamentalisme israélien !

Je ne veux pas entrer, moi aussi, dans la simplification et la prise d'otage des "bons sentiments", mais concernant Israël, cela me paraît clair, nous sommes face à un régime criminel et assassin. Que les solutions soient complexes, je m'en doute. Mais au moins le constat est limpide, "colonies", "chars", "barbelés", "territoires occupés", "massacres"...
Et l'ONU ne peut même pas venir jeter un œil. Honteux.

Monsieur le comédien, Monsieur le joli parleur, le bel orateur, les sermons de paroisse doivent finir, s'interrompre, cesser de suite. Vous nous dégoûtez, vous créez un tel rejet, une telle envie de gerber que je comprends le choix de certains malheureux, montrés constamment du doigt de l'inquisiteur que vous êtes.

Ce soir-là, même le visage angélique, séraphique, cristallin de la si douce Claire Keim ne m'empêcha de m'insurger une nouvelle fois, une fois encore, une fois de plus sur ce corniaud de BHL.