La
vie, c'est la marche, à l'extérieur. Dehors. Lentement.
Longuement. Dès
que je peux, je quitte le béton, l'acier, les gens, les mendiants
et les orgueilleux pour rentrer chez moi, à Touquin. Écrire
des trucs : des mails à des amis, des romans commencés,
des trucs à broc. La
gambade, les parcours sinueux, rallongés, je connais. Je n'aime
pas vraiment la ligne droite. J'aime bien me perdre, me paumer, m'étonner.
Ce
soir, je dois rejoindre des amis, et aussi de biens belles personnes
: Régis Clinquart, "RC", Alexandre Millon, Marielle
(que je prends à ce moment pour une amie de Régis ; mais
qui est la femme du bienheureux), Stéphanie, la poétesse
à la poche. Je
suis heureux aujourd'hui. J'ai pris la mesure du travail, des gens,
des perspectives de chacun. Plus de questions. Plus de problèmes.
Tout va bien. Je
dépose mes affaires, mon gros sac de livres et de sous-vêtements.
Je prends l'essentiel : argent, carte, téléphone. Et mon
invitation pour la soirée de Carl de Canada. Je
repars à l'abordage de la longue rue Oberkampf. Je la gravis
allègrement. Paisiblement. Je croise des filles qui détournent
leur regard du mien. Je les pénètre avec joie. Souriant.
Quelques
hésitations arrivé à Ménilmontant. Je choisis
néanmoins le bon côté et retrouve la tablée
de buveurs de Ricard. Je
suis content de les voir. Et de les observer. Je m'éloigne un
moment en pays de l'imaginaire, et je change les couples. Alexandre
avec Stéphanie et Marielle avec l'homme fort dont le prénom
est un mystère, un signe supplémentaire de son pouvoir.
Alex
me parle de Frédéric Vignale, mon ami Vignale. Ils ont
été, Marielle et lui, charmés par le play-boy messin.
Par ses multiples activités (livres, collages, internet). C'est
vrai, Fred se propage énormément. Je lui souhaite de finaliser
un projet, en récompense de son labeur, en couronnement de son
talent. Marielle
évoque la gentillesse de Valérie, si belle, si simple,
si talentueuse. Je reviens sur ma frustration du loupé de "Mons"
et de notre nuit au "Lido". Alexandre
s'émerveille sur la carte des vins ; et je m'enthousiasme d'une
nouvelle coïncidence. Le resto ne propose que quelques rares vins
parmi lesquels le petit vin du Var dont Alexandre nous parlait lors
de la terrasserie au Soleil. Le joli couple rentre soigner la migraine de la jolie. Stéphanie s'échappe enfin. Et nous partons avec Régis à la soirée rue du Bac.
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