Samedi 28 juillet :
Encore une journée moite, aux gros nuages
au-dessus de ma maison. Le vent traverse de la porte-fenêtre à
ma chambre, quelques toiles de Judi, posées au sol, se soulèvent
légèrement.
Le tonnerre gronde tout près, bientôt une coupure de courant.
Une journée à rester à la maison, à mater un peu
la télé, à bouffer du chocolat. Ecrire un peu, lire, ça
fait longtemps que je n'ai pas lu.
Judi est reparti en début d'après-midi.
Je serai bien passé le rejoindre chez lui, mais ça va tomber.
Cyril doit psychoter dans sa chambre, ses parents sont revenus. Sophie, je ne
sais pas, elle est amoureuse.
Encore des types qui prennent un plaisir d'être
désagréable. Je passe de la colère à "l'admiration".
Les mecs s'affligent une lecture qu'ils disent détester, c'est normal,
il faut bien qu'ils lisent pour critiquer, puis, écrivent des messages
débiles et m'incriminent pour ce que je fais. Je ne comprends pas et
je trouve ça assez fort qu'ils s'attardent aussi longtemps sur un site
qu'ils n'apprécient pas.
Enfin, moi, avec mon petit forfait, je ne peux
me payer le luxe de surfer sur des sites que je n'aime pas. Surtout que je n'ai
pas le temps d'aller sur des sites d'amis.
J'ai reçu un charmant mail de Sophie,
une jeune fille qui entre en fac d'Histoire à Paris IV. C'est cool, elle
commencera à Clignancourt un DEUG qui est devenu une initiation à
la méthodologie, un truc de remise à niveau, avec compensation
et autre gadgets académiques.
Mais, les enseignants sont nickel : Tulard, Bled, Soutou, Durand, Bely, Martin,
Guillot…Pardon pour les autres.
Je n'ai pas eu de nouvelles de la charmante
"Inspirine", par contre reçu un mail d'Aurélie qui elle
est en panne d'inspiration. Une seule solution, faire du vélo.
Un petit message sur mon portable pourri de
Miriam, je ne sais que faire. Je me suis habitué à la non-action
dans le domaine de la séduction. Je vais continuer à écrire,
à voir les potes. Je suis peu enclin aux jeux des relations amoureuses.
C'est vrai que c'est mauvais "Héloïse",
mais c'est un premier jet, pas de corrections, pas de relecture, on verra quand
tout sera fini.
Je me suis fixé le 7 août pour
finir le premier jet, un jour important pour moi. Un jour symbole, j'espère
qu'il le restera.
C'est mort pour sortir, il tombe des chiens et des chats, ma terrasse est inondée.
Toujours ce bruit fabuleux sur ma toiture, je grimpe au grenier, meurs sous
la chaleur tropicale.
Quand je repense que j'y aie mis une table de musculation dans un endroit où
il fait soit 45° ou 2°, avec plein d'araignées et de poussière.
Tout faux, après l'orage, un super beau
temps. Un chien qui aboie côté rue, une envie de lui tirer une
balle, m'enfin, et de l'autre un fou furieux qui utilise une scie électrique.
Je file faire un tour, voir Judi.
De là, après avoir maté le début de "la femme
caméléon", on part à Rozay-en-Brie. On découvre
des lieux magnifiques, une petite route qui mène à un camping,
des mobile homes fleuris installés autour d'un lac, charmant.
Je pousse à l'exploration, on découvre donc un étang pour
pêcheurs, très calme, avec un beau cèdre. Idéal pour
bouquiner, faire un barbac ou rester paisible.
Dans Rozay, les pédales à fond, stop au PMU, une pression chacun.
Des girls passent, c'est fou le nombre de jolies mamans. La ville était
toute triste, des petites rues médiévales, des jeunes dealers
de mauvais marocains.
Mais là, grand changement, le centre avec ses bancs et ses arbres accueillent
des petits vieux, fini les toxs, de jolies femmes ont quitté la couronne
parisienne pour une maison briarde à la tranquillité. Du glauque
c'est passé au glam.
Je rencontre une amie de lycée, perdue de vue depuis 1994. Aline est
enseignante dans la région parisienne, elle vient rarement à Rozay,
elle y a un ami. Elle me parle d'Ingrid !
9 ans, on oublie, un peu…
Mouv' au Chiquito, Judi achète des clopes, on vide une pression. Marco
passe, le Big chanteur de CQFD, il me parle aussi d'Ingrid. C'est dur, les retours
en Nostalgie's land.
Le retour est également l'occasion de
découvertes, des passages, des raccourcis, on traverse des voies rapides,
descend et monte des escalier, traverse des "jardins", vélo
sur l'épaule ou à fond les braquets.
Je reste chez Judi, on mate la télé,
que les hertziennes. On vide une première Sauvignon, avec un bon petit
cassis et des chips mexicaines. La gueule ignoble, le rire insupportable et
les remarques d'illettrés de Bravo, qui je suis sûr ignore le nombre
de pays de l'UE.
J'ai dû mal à saisir la carrière de ce genre de personne,
moche, ignare (ok, elle est instit !, mais ?) et qui n'ont aucun réel
talent. Rien, je ne vois rien. Je ne comprends pas.
On zappe à la folie, K7, F2, F3, TF1,
Arte, M6 et leur débile clip des lofteurs, Number one !
Un jeu de questions et de délations avec une grosse pas commode, une
conne vire un type parce qu'il est "un boulet" !! FLIPPANT cette émission,
plus dangereuse que le Loft et la décérébré de Thomas.
Robins des Bois, Doc sur Soto, le Crazy chez Passe-Partout, des culs, des culs,
à hauteur des yeux, un délice…
TF1 avec des scènes des Césars, je suis incollable. Le "Splendid"
en 79, cultissime, bien mieux que Jamel, minable, ce type ou Coluche, gros con
défiscalisé dans les Caraïbes qui se gausse de Delon (le
Samouraï, Clan des Siciliens, les René Clair, Visconti…) qui
habite Lausanne. On aime bien les Suisses aux Césars, Godard césar
d'honneur en 1987 et en 1998 !
Godard, "A bout de souffle" et "le Mépris", puis
rien.
Godard et son célèbre discours sur la "standardiste de la
Gaumont", en 1978, le grand Victor Lanoux : " On a pensé donner
un César au meilleur distributeur, à la meilleure caissière,
au meilleur déchireur de ticket…".
Godard définit le César avec la formule "Qu'est ce que le
cinéma ?", mais Sieyès n'était pas alors conventionnel
mais représentant aux Etats généraux de 1789. Soyons pointilleux
avec les vieux cons.
Chabat et Baer ont été très bons, revenant dans la veine
des Grands, Poiré et Serrault. De ceux qui ont des idées. Travailler
l'absurde est un humour bien plus "politique" que les vannes misérables
d'un Dieudonné, Coluche ou autre Bedos.
Coluche a été presque écoutable en 1974, ses premiers sketches,
puis, la farce devient très très pénible, jusqu'à
l'apothéose de la dame patronnesse donneur de leçon de morale,
je vomis…
Les Césars c'est Vanessa Paradis qui confond Henry et Godrèche,
hilarant.
Mais ça reste l'oubli de Ventura, Trintignant, Montand et Dewaere.
Et puis le jeu du meilleur de l'année, c'est un peu incompréhensible.
Les larmes de Girardot, déjà voleuse de prix en 1977 face à
Miou-Miou et Schneider, aux Césars de 1996, je veux bien, mais elle aussi
en recevant ce prix le prive à une autre que le méritait et qui
devra attendre d'être à la frontière de la sénilité.
Son discours est puant d'égocentrisme, et les connes pleurent.
La nuit passe, les bouteilles disparaissent.
On organise la mission "Tartiflette" vers je ne sais pas quelle heure.
Je me souviens de la face de Bravo, les rediffs de la nuit. Effrayant.
Sympa la petite Espagnole ! Judi épluche, je veille sur les lardons.
Les pommes sont ruisselantes, les lardons crépitants et le fromage congelé.
On se goinfre comme des gorets, devant la rediff du jeu néo-nazi de F2,
celle qui reste en finale ne répond à rien, une catastrophe. Un
verre de blanc, et grosse somme sur le canapé.
Matin réveil avec le soleil, et des tas de dessins animés, les "supers nanas", "Arnold et ses potes", "Belphégor", c'est cool ! Un Perrier, les émissions religieuses, Auto-moto, Turbo, PSG match nul, une messe en araméen, la langue du Christ, la Polo GTI, Ava Gardner et Howard Hughes…