Je débarque en pleine furie japonaise, sous les spots lights du Tokyo Dôme. Jérôme Le Banner avance sous la musique " Excalibur " de Carl Off… Son adversaire, un trapu de plusieurs stères, marche sereinement avec le " Ghost Dog " de RZA.
C’est un match de K-one. Du Karaté, du Kick Bocking, du Kung Fu, du " K ", quoi. Tout ça en combat, dans une hystérie très " wrestling ". Du show saignant. Des combats à la chaîne. Une demi-heure entre chaque fight.
Le spectacle extrêmement mis en scène n’est pas si impressionnant que cela. De beaux athlètes, poids lourds, mais tout cela manque de précisions, voire d’intensité. Rien à voir avec un combat de boxe thaï à Bangkok.
Théo Klein condamne la politique insidieusement coloniale des USA en Irak. Ardisson poursuit dans son obsession géopolitique, et moyen-orientale. J’aurais bien aimé qu’il lui demande de condamner la politique coloniale Israël en Palestine, en terres occupées, qu’il demande l’embargo sur cet état qui manie le terme de " colon " avec tant de fluidité. Mais non.
Avec force de low-kicks dévastateurs, Le Banner s’impose aux points face à Mark Hunt. Théo Klein reconnaît le peuple élu, celui qui porte le livre, une grande responsabilité. On aurait pu lui rappeler que ce livre n’est qu’une saga romancée de mythes babyloniens, l’épopée de Gilgamesh, le poème Enki…
Que Babylone est en Irak… C’est entre ses deux fleuves que Noé attendit en animalerie que la crue disparaisse.
Que la politique d’Israël s’entête plus à suivre le code d’Hammourabi (lois reçues en haut d’une montagne) que les tables de la loi, qui sont les interdits primaires. La vraie révolution religieuse intervenant avec la philosophie christique. Même l’islam n’est qu’une adaptation régionale, environnementale de l’Ancien Testament, rien de " novateur " dans cette tambouille, même poétique.
Le Banner se pète l’avant-bras et paume en finale, alors qu’il menait tranquille.
Que l’on dise, quoique puisse être le régime, que l’Irak est un pays laïc à majorité musulmane, mais où le Premier ministre est chrétien. Que l’on médite sur cela.
Théo Klein part sous les applaudissements, lui qui était venu parler des " ghettos " que les juifs subissent de plus en plus. Thierry, as-tu oublié les camps de Gaza ? Les " camps " !
Je suis étonné que personne ne réclame un boycott d’Israël, un embargo, une mise à l’écart totale. Contre qui les gugusses ont-ils défilé ce printemps, entre les deux tours ? Contre la montée de Hitler en 1933 !
Cela devait être nécessaire… BHL dans son tour du monde de la misère, s’est-il arrêté dans les camps de Cisjordanie ?
Panorama de Budapest… Magnifique. Une blonde en string jaune suce un lascar au brushing à faire pâlir un Roudoudou des grands jours. Fellation offerte par l’orifice du tourisme de Hongrie. Quel beau pays, celui de Sarkozy !
Un bon film de boules, loin des conneries esthétisantes de Colmax. Là, ça baise campagnard en zone urbaine, et historique.
Un film à enregistrer. Pour la beauté danubienne. Putain, j’aurais dû aller faire un tour du côté de Taizé. Ça y baise à mort, c’est sûr.
Me voilà avec mon porno, qui me sert d’ailleurs à rien. Très vite, l’esprit, l’imagination, la fantasmagorie prend le relais de la suceuse à l’écran, et c’est une myriade d’images qui se bousculent dans ma tête, qui s’agitent dans mon hypothalamus.
Me voilà m’astiquant, sans grand enthousiasme. Mécanisme mental, comme une prière du soir.
Je suis loin du début de soirée, du petit Grégory souriant forcé en chantant " Femmes, Femmes, Femmes ", du petit Charles, rigolard à l’accent albigeois, à la gouaille qui me rappelle le petit Solal, de la petite Juliette, rêvant par des parents connards d’être une star en dansant lascivement pour se faire remarquer d’un producteur. C’est le mauvais moment de l’émission, quand l’innocence disparaît face à la manipulation. Personne n’est dupe. Heureusement le petit Belge haut comme trois pommes ramène de la candeur, de la douceur, un instant de bonheur. La petite Brésilienne nous refait aimer les petites filles, mignonnes et natures.
Je pense à Stéphane et à sa petite Élisa, que je n’ai pas encore revu. À Sébastien, et au petit Maxime. Le temps s’arrête un instant.
Je pense au bouquin de Frédéric, à la délitescence du cristal chez les souffleurs de verre de Venise. De Venise. Soupirs. Cachette. Se cacher derrière ses désirs. Soupirer, dans une ruelle minuscule, c’est toute ma vie : le plan d’urbanisme de Venise. Et toute cette eau !
Chabrol jubile des viols des bonnes sœurs en Afrique, je suis chez MOF. Je repars, et Macha Béranger suave de velours veut (re) faire du cinéma.
Voix grave, comme le choc Anna Mouglalis de 20h. Merci pour Anna, Claude. Il est fort Chabrol pour les femmes, " les bonnes femmes ", Bernadette Lafont, Stéphane Audran, Isabelle Huppert, Mathilda May, Virginie Ledoyen (" La cérémonie ", son premier vrai film, après les " Marmottes ") et donc la voix de Mouglalis.
" Merci pour le chocolat ", tout à fait cela, amère comme une fève de cacaoyer. Lookée Lauren Bacall, Anna est sublime. Sa voix, grave comme Macha, suave comme Dani, certaine comme bouquet.
Elle a un peu le regard noir coquin de la jeunette Bernadette, le charme obscur de Mathilda May, le froid et le sublime de Carole Bouquet. Et une voix ! Chaude comme ce tableau de Caillebotte, " les raboteurs ", chaude comme un parquet ciré.
Chabrol, je t’adore.

Big sleep, désormais.

" Je veux pas mourir, moi, je ne veux pas mourir "…
Alphonse à la jeune inconnue, " Buffet froid ", derniers mots.